Avez-vous déjà entendu parler du concept de jardin vivant ? Le terme a notamment été popularisé par Christophe Gatineau, auteur de plusieurs livres sur l’agriculture (et plus particulièrement la permaculture), et qui cultive ainsi un jardin d’un demi-hectare et de plus de 300 espèces près de Limoges. Il désigne le fait de jardiner de manière naturelle, sans pesticides ni engrais, en cherchant à développer la biodiversité tout en tenant compte des particularités du lieu.
Pourquoi créer un jardin vivant ?
Les entreprises, les collectivités, les copropriétés ou encore les particuliers sont de plus en plus nombreux à créer des jardins, et notamment des jardins vivants, et à végétaliser. Trois raisons principales expliquent cela.
Lutter contre les îlots de chaleur urbains
Avec le réchauffement climatique, les épisodes de canicule sont de plus en plus nombreux. Les villes sont particulièrement touchées, car le bitume retient la chaleur. Il se forme ainsi des îlots de chaleur urbains, où la température est plus élevée qu’aux alentours. Des études ont ainsi montré qu’à Lyon, il ferait en 2100 la température actuelle d’Alger. Pour lutter contre cela, les collectivités se remettent notamment à végétaliser : mur végétal extérieur, végétalisation des toits, création de jardins, etc.
Préserver la biodiversité
Le changement climatique est également une menace pour la biodiversité. D’ici un siècle, la moitié des espèces vivantes sur terre pourrait ainsi avoir disparu, et en particulier de nombreuses espèces de mammifères, d’oiseaux ou de batraciens. Les abeilles sont notamment menacées d’extinction, et les oiseaux de jardin sont de moins en moins nombreux. Créer un jardin vivant, c’est contribuer à préserver la biodiversité.
Faire le choix d’une gestion écologique
La culture d’un jardin vivant se fait de manière naturelle, sans engrais ni pesticides, dans une optique de gestion durable. De nombreuses collectivités ont ainsi ces dernières années renoncé aux pesticides, dont certains sont responsables de la forte mortalité des abeilles. Le choix d’un mode de gestion écologique du jardin s’inscrit ainsi dans la préservation de la biodiversité.
Comment se lancer dans la création d’un jardin vivant ?
Avant de vous lancer dans la création de votre jardin vivant, il est d’abord important de bien comprendre le lieu où vous souhaitez l’aménager. Comment investir ce lieu ? Un jardinier paysagiste pourra vous assister dans cette démarche. Il prendra d’abord le temps de bien observer le lieu, et de tenir compte :
- De l’écosystème actuel (le lieu a déjà une vie)
- De la nature des sols (acide, basique, profond ou non, humide ou non)
- De la circulation de l’eau et de l’air (arbres, haies, murets qui peuvent limiter le vent)
L’objectif est ensuite de cultiver la biodiversité du lieu. Mêmes les limaces, les mulots, ou les ronces, considérés comme nuisibles, ont leur place, ainsi que tous les êtres qui participent à la santé du lieu. Il est même possible d’installer un hôtel à insectes pour attirer certains insectes utiles : abeilles solitaires, coccinelles, papillons, etc.
Dans le cas d’un jardin vivant, l’entretien de jardin consiste ensuite avant tout à en prendre soin. Il s’inscrit dans une démarche éco-responsable en matière de gestion de l’eau (récupération des eaux de pluie), de non travail du sol (utilisation d’engrais verts, de vers de terre), etc.